Rapport entrevues juillet 2009

Campagne Vêtements Propres - 3 juillet 2009 Compte-rendu des entrevues avec les entreprises
En suivi de la publication « Nous voulons des vêtements propres »
Prémaman (à fixer deuxième quinzaine de septembre 2009) Dans le cadre de Meilleur Marché
Général
Pas encore de rencontres planifiées avec Aldi et Lidl. • Pour JBC, Dominiek Willemse et Bart Claes (CEO) • Pour la SKC et la CVP, Frieda De Koninck, Ann Agon. Excusé Jean-Marc Caudron L’entrevue a été obtenue en suivi de la publication de la brochure Nous voulons des vêtements S’il ne peut mentionner aucune erreur factuelle, JBC est cependant mécontent de la brochure estimant que ceux qui se sont donné la peine de répondre honnêtement au questionnaire - bien trop long et compliqué pour une entreprise de sa taille - sont décrits plus négativement que d’autres entreprises qui n’ont pas répondu. Les médias en raffolent. A noter toutefois que JBC a été consulté sur le profil prêt à être publié et n’a pas réagi à ce moment. A l’avenir il faudrait transmettre JBC a revu son code de conduite pour semble-t-il l’aligner sur celui de Studio 100. Ce nouveau code JBC fait réaliser des audits de fournisseurs chinois par Wethica. Il critique les audits réalisées par SGS. Ils annoncent avoir audité l’ensemble de leurs fournisseurs chinois (soit 30). JBC dispose de 7 contrôleurs de qualité chinois qui ont été formés sur le Code de conduite. Campagne Vêtements Propres - 3 juillet 2009 A propos de Fair in Style, JBC collabore avec Mud Jeans qui s’annonce 100% Ecologique, durable, équitable, etc. Mud Jeans se fournit auprès du groupe industriel allemano-turc Sahinler Holding qui dispose de certificats environnementaux. Il existerait un accord social. L’entreprise dans laquelle a lieu la production aurait été auditée pour le compte du groupe Vanity Fair. Nous leur avons demandé des informations complémentaires. JBC s’apprêterait par ailleurs à rencontrer Max JBC ne désire pas communiquer sur ces sujets. • Pour E5 Mode: Joost Degraeve (CEO), Linda Dewilde (Service du personnel), Erik Van den • Pour SKC / CVP: Jean-Marc Caudron, Frieda De Koninck, Rita Vancoillie et Véronique Mahieu (déléguées LBC), Patrick Wauman (permanent LBC) E5 Mode se concentre sur la distribution. C’est European Clothing Group, l’autre filiale du groupe Shopinvest, qui se charge de l’approvisionnement. E5 Mode n’a donc plus de contact direct avec les fournisseurs. Le CEO a signalé à plusieurs reprises qu’il ne sait pas d’où viennent les vêtements vendus chez E5 Mode. Par rapport au profil publié dans la brochure, E5 Mode n’a pas de commentaire particulier à faire si ce n’est que ça ne fait pas de la Campagne une amie. Le code de conduite de E5 Mode ne sert qu’à conseiller les acheteurs. Pour E5 Mode, ce n’est pas de sa responsabilité que de contrôler le respect des normes du travail chez les fournisseurs. C’est la responsabilité des Etats. Le CEO remet toujours au centre du débat le rendement économique et la nécessité des prix les plus bas pour le consommateur, spécialement en temps de crise. Monsieur Degraeve veut mettre la campagne VP à l’agenda du groupe fashion de la Fedis. Pour Trafic : Erik De Batselier, directeur des achats et du marketing, Pour CVP : Daniel Wauthier (délégué CNE) et Carole Crabbé. Campagne Vêtements Propres - 3 juillet 2009 Trafic avait proposé l’entrevue suite à notre demande accompagnant la transmission du rapport Cash ! C’était pour Trafic l’occasion de faire le point environ 1 an après notre première rencontre sur les initiatives prises en matière de responsabilité sociale. En 2008, Trafic est devenu membre du BSCI, a renforcé sa capacité d’achat direct d’habillement et consacre un mi-temps, indépendamment des achats au suivi de la qualité sociale. Trafic déclare financer les audits, réaudits et le soutien éventuel de la société d’audit aux plans de remédiation si le Trafic ne comprend pas pourquoi il est la cible de notre campagne alors que d’autres enseignes n’ont Il s’inscrit en faux à propos des promos Meilleur Marché qu’il estime mensongères à son propos. Le rapport CASH ! ne concerne pas ses filières. Trafic applique des pratiques d’achats (production de contre saison) qui permettent notamment d’éviter les heures supplémentaires et obtenir de • Pour Cora, Henry Wais, directeur de la succursale de La Louvière • Pour la CVP, Thomas Lepaige (SETCa), Sylvain Michiels (Jeunes FGTB), Corentin Dayez (Oxfam MDM), Jean-Marc Caudron et Carole Crabbé Rencontré lors de l’action Meilleur Marché, devant le Cora de La Louvière, Monsieur Wais nous avait promis de donner suite à nos demandes. Il n’est bien-sûr pas la personne de référence à propos des politiques et pratiques de RSE et d’achat mais peut relayer nos demandes au sein de l’entreprise. En matière de mise en œuvre de sa responsabilité de filière, Cora se réfère à l’Initiative Clause Sociale. Cora s’affiche volontariste dans ce domaine comme dans d’autres domaines sociaux (Cora est l’entreprise de la grande distribution qui a la plus grande proportion de contrats temps plein par En Belgique, Cora dispose de 7 unités d’exploitation. Les comptes sont consolidés au niveau belge. Le directeur général en Belgique est Olivier Haller. Le juriste est Olivier André. Les approvisionnements passent par la France – centrale d’achat Provera Cora fait partie du groupe Delhaize (famille Bouriez) qui dispose de 80 à 90 hypermarchés au Royaume Uni, Hongrie, Roumanie Luxembourg, France et Belgique Cora dispose d’une marque de distributeur pour l’habillement : Influx. Cora est le distributeur exclusif de la marque Winny (W sur les vêtements) appartenant au groupe Bloc. Monsieur Wais nous renvoie vers la FEDIS tout en reconnaissant toutefois que ce n’est pas l’acteur approprié pour répondre à nos questions. Campagne Vêtements Propres - 3 juillet 2009 Il s’engage à défricher le terrain pour nous aider à contacter les personnes en charge de la RSE au Carrefour
Rencontre Carrefour – Campagne Vêtements Propres dans le cadre de la campagne Meilleur Marché 18 Juin 2009 siège de Carrefour Belgique à Evere (Bruxelles) • Pour Carrefour Groupe : Véronique Discours-Buhot directrice développement durable et Carole de Montgolfier, responsable de projets sociaux dans l’équipe de Véronique Discours- • Pour Carrefour Belgique : Luc Demez, directeur Ressources Humaines, Pascal Léglise, directeur développement durable, Julie Stordiau, porte-parole, Griet Leynaerts, RSE, Sophie Housiaux, communication interne et projets sociétaux • Pour la Campagne Vêtements Propres, Thomas Lepaige, Cécile Toussaint et Ann Agon, SETCa, Dany Dubois, Manu Gonzalez et Delphine Latawiec, CNE, Corentin Dayez, Oxfam Magasins du monde, Brigitte Laurent, ACRF, Carole Crabbé et Jean-Marc Caudron, CVP, Frieda De Koninck, SKC, Fanny Gallois, Peuples Solidaires France et Collectif Ethique sur l’étiquette, Sylvain • En bref : introduction à la campagne Meilleur Marché/ Better Bargain et premières réactions de Carrefour (réponse au Rapport « Cash ! », et réponse publiée sur le site Internet du Business and Human Rights Resource Center). Les participants ayant pris connaissance par avance des documents relatifs à ces points. • Les demandes de la Campagne Meilleur Marché vis-à-vis de Carrefour et les réponses • Le cas Menderes et les résultats des initiatives annoncées par Carrefour 1. Pour mémoire
Carole Crabbé présente la campagne Meilleur Marché / Better Bargain et le focus des demandes sur 2. Echange sur les réponses de Carrefour aux demandes de la campagne dans le cadre de
Meilleur Marché
En préambule, la réunion a montré un souci de dialogue constructif de la part de Carrefour et des représentants des organisations présentes. Carrefour centre globalement sa communication sur les processus mis en œuvre plutôt que sur leurs résultats et leurs impacts en matière de respect des droits des travailleurs. Carrefour reconnaît implicitement et explicitement l’efficacité et le rôle joué par nos campagnes, notamment en signalant que nous pourrions cibler davantage les enseignes Campagne Vêtements Propres - 3 juillet 2009 moins investies en matière de RSE. Le fait de ne pas différencier les efforts des enseignes pose un véritable problème à Carrefour, car il est nécessaire que tous les acteurs soient embarqués. Pour Carrefour, c’est l’ensemble des clients internationaux qui doivent s’appliquer les mêmes contraintes, faute de quoi il y aura un risque de dépositionnement concurrentiel. Carrefour se présente comme un leader en matière de mise en œuvre de sa responsabilité sociale : initiateur et entreprise réellement investie dans l’Initiative Clause Sociale de la FCD française, partenariat avec la FIDH, initiation avec Wal Mart du Global Social Compliance Program (GSCP). Carrefour estime qu’il y a de trop nombreuses initiatives, de trop nombreux codes de conduite, de trop nombreux audits. C’est notamment intenable pour les fournisseurs. Le GSCP n’est donc pas présenté comme une xième initiative mais comme une enveloppe permettant la coopération entre entreprises, l’harmonisation des procédures et des démarches et la mise à disposition open source d’outils de référence (code de conduite, grilles d’audits etc.). Le GSCP est un forum visant à l’amélioration des initiatives existantes. Carrefour est soucieux d’embarquer le plus grand nombre d’entreprises dans cette dynamique. Le GSCP rassemble ainsi non seulement des distributeurs génériques mais également des distributeurs spécialisés (IKEA et C&A notamment) et des industriels Transparence : Carrefour se réfère à ce sujet au groupe de suivi créé au sein du comité directeur
(direction groupe et syndicats du comité d’entreprise européen). Les syndicats et ONG présents signalent que cette transparence est toute relative. Aucune information ne percole vers les délégués. Il n’y a pas de communication vers les consommateurs. Ainsi, Manu Gonzalès de la CNE s'étonne que les rapports d'audit ne soient pas transmis lors des réunions du CICE. Sylvain Macé de la CFDT signale qu’aucun représentant du personnel (que ce soit en CICE ordinaire ou en comité directeur) n'en a communication. Ce qui est présenté au sein du groupe de suivi est un tableau de synthèse du nombre d'audits, de leur localisation géographique, de Sylvain Macé estime que ce groupe devrait être formalisé, devrait se réunir de manière plus régulière, avoir accès au moins sur demande aux rapports d’audits et devrait se forger un agenda pour ne plus travailler uniquement dans l’urgence. Non concurrentiel : A priori un souci de ne pas faire de la responsabilité sociale un outil marketing,
mais d’un autre côté une contrainte en terme de transparence et d’avancées en matière de pratiques d’achats (ex : partenariat avec la FIDH, qui pendant longtemps, est resté confidentiel, et qui, à la demande de la FIDH, a été rendu public). GSCP Multipartite ? Plusieurs organisations de la société civile sont impliquées dans le conseil
consultatif du GSCP (FIDH, UN office for Parternship, FO, CSR Asia, UNI Commerce). Selon Carrefour, ces organisations n’ont pas voulu participer au conseil exécutif, ne voulant pas être sur la défensive mais pouvoir jouer un rôle pleinement constructif tout en conservant leur indépendance. Selon Carrefour le conseil consultatif est, dans la pratique, partie prenante de l’ensemble des décisions et groupes de travail. Sylvain Macé estime qu’il serait temps de passer d’un statut consultatif à un Campagne Vêtements Propres - 3 juillet 2009 Audits : Carrefour reconnaît que les audits ne sont pas un outil infaillible : « il y a des choses qu’on ne
voit pas.» Dany Dubois demande d’impliquer les travailleurs concernés. Ce à quoi Carrefour répond qu’il est très difficile d’identifier les syndicats représentatifs. De fait le système tel qu’il est conçu ne permet pas la participation des syndicats concernés. Carrefour signale que l’implication des travailleurs dans les audits est en discussion au sein du GSCP, mais a par ailleurs clairement refusé l’idée de rendre public sa liste de fournisseurs pour des raisons de concurrence commerciale. Formation : Carrefour introduit le projet de formation mis en œuvre au Bangladesh avec l’ONG KN
(cf document). Sur le point critique de non implication des syndicats et l’absence de mise en avant de la liberté d’association, Carrefour signale que l’organisation KN est aussi une sorte de syndicat. Proactivité en matière de salaire minimum vital : C’est le rôle des gouvernements de fixer le salaire
minimum « légal » à un niveau minimum « vital ». Carrefour s’est notamment joint au MFA Forum pour demander une révision urgente des salaires au Bangladesh. Selon Carrefour, intégrer un niveau de salaire minimum « vital » dans les prix de commande au fournisseur serait d’une part difficile, car il n’y a pas de méthode universelle de calcul d’un salaire vital, et d’autre part, qu’une telle intégration ne garantirait nullement qu’un tel salaire soit Pratiques d’achat : C’est un sujet qui tient notamment à cœur la FIDH au sein du GSCP. Carrefour
Impacts : Les ONG et syndicats présents demandent à Carrefour de communiquer non seulement sur
les processus mis en œuvre mais aussi sur les impacts concrets de sa politique en matière de respect des droits des travailleurs et d’améliorations effectives des conditions de travail. Une prochaine 3. Menderes Carrefour rappelle sa position actuelle sur cette affaire :
- Des audits ont été menés chez Menderes, et n’ont pas révélé de violation majeure des droits des travailleurs. Ils ont toutefois constaté des dépôts de plainte en justice; - tant que les décisions de justice n’ont pas été rendues, Carrefour ne peut se prononcer sur la question de la réintégration des travailleurs licenciés ; - Carrefour considère que la reconnaissance de Teksif comme syndicat légitime dépend de la législation locale, laquelle n’oblige pas Menderes à dialoguer avec un syndicat représentant moins de 50% + 1 de l’ensemble de la main d’œuvre de l’entreprise. Carrefour propose, avec Ikea et Wal-Mart, de faire réaliser par SAI une enquête chez Menderes afin d’évaluer l’application de la liberté d’association dans cette usine. La Campagne Vêtements Propres et Ethique sur l’Etiquette rappellent que : - Les audits menés chez Menderes ne constituent pas, selon elles, une garantie que la liberté syndicale est respectée chez Menderes ; Campagne Vêtements Propres - 3 juillet 2009 - Les procédures en justice actuellement en cours peuvent prendre très longtemps, et que rien ne s’oppose à ce que les entreprises clientes de Menderes se prononcent sur la question du respect de la liberté s’association chez leur fournisseur entre-temps, sur la base notamment de leur/s code/s de - La législation locale turque n’empêche aucunement la direction de Menderes de dialoguer avec le syndicat Teksif, dont la légitimité à représenter les intérêts des travailleurs qui lui sont affiliés d’une part, et à organiser les travailleurs de l’entreprise librement et sans entrave d’autre part, est établie. La Campagne Vêtements Propres et Ethique sur l’étiquette considèrent qu’une enquête n’est pas nécessaire. Selon elles, le refus de la direction de Menderes de dialoguer avec les représentants du syndicat Teksif constitue une indication suffisante que les conditions pour un dialogue social sain dans l’entreprise ne sont pas réunies, et dès lors, que la liberté d’association n’est pas dûment Cependant, dans la mesure où Carrefour et les différentes entreprises clientes de Menderes souhaitent tout de même qu’une telle enquête soit menée, elles ne considéreront cette initiative comme crédible, qu’à la condition que le syndicat Teksif et la Fédération Internationale des Travailleurs du Textile, de l’Habillement et du Cuir (FITTHC), à laquelle Teksif est affiliée, soient impliqués dans les discussions et accords sur les modalités et la méthodologie de l’enquête. En effet, il semble indispensable que les deux parties à ce conflit (la direction de l’entreprise et le syndicat) soient impliquées dans la préparation de l’enquête et en acceptent les modalités afin notamment d’en assurer l’impartialité. Seul un processus conjoint de ce type pourra garantir que les travailleurs se sentent libres de s’exprimer face aux enquêteurs. La Campagne Vêtements Propres et Ethique sur l’Etiquette proposent donc qu’une réunion regroupant l’ensemble des parties prenantes soit organisée, en amont de l’enquête, afin de trouver un accord sur les termes de références de l’enquête.

Source: http://www.achact.be/upload/files/GrandeDistribution_rapport_rencontresentreprises_juillet09.pdf